Le nettoyage de nos vêtement et accessoires est à l'origine de l'émission de quantités colossales de CO2 et d'un déploiement d'énergie lui aussi préoccupant. Alors, pour, à la fois épargner votre budget, arrêter de perdre de temps, et contribuer à préserver tout ce qui est vivant sur notre planète, voici un guide pour nettoyer les pièces de votre garde-robe. L'occasion aussi de décaper nombre d'idées reçues…
Aujourd'hui, compte tenu des activités professionnelles exercées en majorité, nous sommes peu à nous salir réellement au travail (et la plupart des activités salissantes sont pratiquées avec un habillement spécial, souvent obligatoire ne serait-ce que pour des raisons de sécurité). Je vois certaines personnes passer leurs vêtements en machine après avoir portés ceux-ci seulement une fois — honnêtement, sauf à transpirer de façon réellement excessive (ça reste tout de même exceptionnel), il suffit de laisser ses vêtements à l'air le temps d'une nuit. Soit à l'extérieur si l'on est sûr·e qu'ils de seront pas salis par des intempéries ou par des animaux, soit tout simplement à l'intérieur. Une bonne chose à faire aussi, en particulier lorsqu'on a passé du temps dans des espaces publics, est de passer ses vêtements au défroisseur (je reparlerai de cet appareil éminemment utile, en détails, plus loin).
Je sais que faire abstraction de la dimension psychologique du lavage n'est pas aisé. Mais, je vous invite à revenir à des considérations très pragmatiques : laver systématiquement ses vêtements et accessoires ne sert à rien, et, surtout, cela réduit leur durée de vie(*). En cas de taches manifestes mais très réduites, celles-ci peuvent être traitées isolément, sans nettoyer la pièce dans son intégralité.
En résumé, à la fois pour consommer de l'énergie raisonnablement et préserver l'état de vos vêtements et accessoires, lavez ceux-ci le moins possible.
Pour commencer, il est indispensable de procéder à un inventaire de toutes les poches qui se présentent(**) et retourner les pièces en textile délicat et/ou à motifs imprimés. Il est bon également fermer ce qui comporte des fermetures à glissière, et — même si ça semble fastidieux — boutonner les boutons : tout cela permet d'éviter que les éléments de fermeture accrochent les textiles.
Pour prendre parfaitement soin des pièces fragiles (en matières délicates, avec paillettes ou broderies, lingerie…), envelopper celles-ci de sacs de lavage (ces résilles de tailles variées que l'on trouve très couramment aujourd'hui).
Les taches évidentes peuvent être préalablement traitées avec un savon écologique détachant, en quantité très mesurée et en manipulant le textile avec délicatesse.
Enfin, on lave ensemble des éléments qui se ressemblent : même gamme de couleurs, même degré de fragilité, etc…
Avant même de charger le compartiment à lessive, verser un peu de vinaigre blanc dans le compartiment à adoucissant — et ne mettre ni adoucissant ni de tablette anti-calcaire. Le vinaigre adoucit l'eau, fait office d'assouplissant et de désodorisant naturels.
Et enfin, verser la lessive — la plus écologique possible, bien entendu—en quantité beaucoup moins importante que ce qui est préconisé par les marques de détergents. Utiliser trop de lessive produit des résidus : de la saleté dans votre lave-linge et des odeurs désagréables sur votre linge – le comble !
Les lessives sont tellement efficaces que laver à températures peu élevées suffit. Il est donc tout à fait sensé de ne pas dépasser les 30°C(***). D'ailleurs, savez-vous qu'au Japon les lave-linges ne fonctionnent qu'à l'eau froide ?
Concernant les lainages qui supportent l'eau, il est indispensable que la température de l'eau varie le moins possible. C'est en effet la différence de température qui fait feutrer la laine. Alors, autant laver cette matière précisément à froid, en particulier en hiver (puisque l'eau de rinçage n'est pas chauffée).
En bref, laver à températures basses à modérées préserve vos textiles tout en limitant votre consommation d'énergie.
Même si cela semble paradoxal, le lave-linge est préférable au lavage à la main : les machines actuelles sont dotées de programmes fiables sur ce plan et ne sont pas tentées d'en faire « trop »—à la main « pour de vrai », on a tendance à frotter et malaxer le linge excessivement, à mal le rincer (ce qui laisse des auréoles), et finalement à lui faire plus de mal que de bien.
Et on est bien d'accord aussi que vous avez mieux à faire que de passer du temps les mains dans l'eau et la lessive…
Le sèche-linge est à bannir, car il déforme les textiles en les « cuisant », sans parler, encore une fois, de son aspect énergivore. Même si cela prend de l'espace, laisser sécher son linge sur un étendoir—fenêtre ouverte, si possible—reste la meilleure solution. À noter que, sans entrer dans les détails ici, c'est tout un art que de disposer son linge sur un étendoir (et en évitant le recours aux pinces, qui laissent des marques) pour qu'il sèche rapidement et sans avoir à repasser ensuite ses vêtements… Justement :
C'est peut-être la meilleure nouvelle, non ? De nombreux textiles utilisés actuellement se passent totalement de repassage, même si celui-ci reste indispensable pour les chemises et chemisiers en popeline ou autres tissus de coton qui ont vraiment besoin de ce traitement pour être remis en forme. C'est aussi l'occasion de vous recommander vivement l'utilisation d'un défroisseur(****) : un engin qui prend à peine plus de place qu'une table de repassage pliée, et qui vous permet de « rafraîchir », grâce à la vapeur qu'il dégage, n'importe quelle pièce froissée, particulièrement si elle est en viscose, en polyester, ou autre matière synthétique, ou encore en laine. Et en attendant l'acquisition de ce fabuleux engin, vous pouvez toujours suspendre les pièces à défroisser dans la salle de bain, le temps de prendre votre douche : la vapeur ambiante fera l'affaire.