Je vous propose aujourd'hui un court inventaire de matières qui sont de plus en plus utilisées dans l'habillement. Dans l'optique, on le souhaite vivement, d'une production et d'une consommation plus raisonnée et raisonnable.
C'est la fibre naturelle la plus couramment utilisée dans l'industrie textile, en particulier en raison de sa multitude d'applications possibles. Son exploitation peut être à l'origine de désastres écologiques (utilisation conjointe de produits toxiques…) comme humains (conditions de travail indignes…). Sauf si le coton est certifié GOTS, ce qui est de plus en plus souvent le cas pour les enseignes qui visent la qualité.
On l'appelle aussi Tencel, du nom de la marque sous lequel il est souvent commecialisé. C'est un tissu fabriqué à base de bois (d'eucalyptus ou de bambou), fin, doux, fluide, un peu chatoyant. Il est très respirant et il permet une bonne régulation thermique. Sa production est beaucoup plus écologique que celle du coton (qui reste très gourmand en eau) ou de la viscose, même avec des procédés relativement respectueux : elle se réalise en circuit quasi fermé (l'eau et le solvant utilisés sont recyclés – et ce dernier est peu toxique) ; le bois utilisé est issu de forêts certifiées durables, et les fibres utilisées sont biodégradables.
Un autre produit de l'entreprise autrichienne Lenzing—à l'origine du Tencel — et qui ressemble fort à celui-ci (puisqu'il est lui aussi produit à base de bois) mais dans l'optique précise de remplacer la viscose (matière mi synthétique mi naturelle).
Matière du jean par excellence, cette toile (de coton à l'origine) épaisse et résistante connaît des améliorations spectaculaires dans ses modes de production et de consommation. De plus en plus de marques travaillent sur les différents paramètres pour réduire l'impact de l'industrie du denim : type de matériaux (du coton mais aussi du lin et du lyocell), quantité d'eau, produits de transformation… mais aussi : systèmes de recyclage et de revalorisation, service de réparation pour prolonger la durée de vie d'un article…
Le polyester est extrêmement polluant puisqu'il n'est pas biodégradable, mais il est actuellement de plus en plus recyclé pour fabriquer des vêtements et des accessoires. Ce qui limite une production inutile ou le rejet dans l'environnement. Reste le problème que le polyester, même recyclé, est responsable de la pollution aux micro-particules de plastique (celles-ci sont libérées dans l'eau à l'occasion des lavages, sauf à utiliser des sacs de lavage Guppy Friend). Un des vrais avantages de cette matière est qu'il n'est pas nécessaire de repasser les vêtements — un peu d'énergie à déployer en moins…
Poils de certains mammifères (moutons de toutes races bien sûr mais aussi chèvres et lapins ainsi que l'alpaga, la vigogne, le yak…), c'est une des fibres naturelles privilégiées. Mais pas toujours en exclusivité : on la trouve souvent en mélange, ce qui permet une certaine stabilité des pièces et réduit le prix d'acquisition de celles-ci. Mais il vaut mieux la privilégier « pure », pour ses propriétés thermorégulatrices optimales. Quoi qu'il en soit, la laine est elle aussi à choisir avec soin pour respecter l'environnement et les animaux en jeu : les élevages conventionnels sont à l'origine d'émissions très importantes de gaz à effets de serre, ils ont recours à des produits toxiques et à des processus dégradants l'environnement, sans oublier la maltraitance animale.
Tout en restant naturelle (on ne parlera pas ici des similis cuirs en matières synthétiques), le cuir est une matière à base variée, animale bien sûr mais aussi végétale : à base de cactus ou d'ananas. En attendant que ces récentes versions végétales se développent et se répandent vraiment, on peut privilégier les cuirs animaux régénérés ou à tannage végétal qui n'est pas toxique puisqu'il exclut le recours au chrome et à l'aluminium.