Coaching sportif, coaching de vie, coaching nutritionnel, coaching à l'arrêt du tabac, coaching par l'art… On trouve aujourd'hui des propositions pour se faire accompagner sur divers aspects de sa vie. Tout cela révèle l'envie de nombre d'entre nous d'être autonomes dans notre apprentissage, notre développement, et notre épanouissement. Et surtout de trouver des réponses qui nous sont réellement adaptées et non stéréotypées.
Ce qui me frappe, c'est de voir ces nouvelles solutions fleurir en particulier dans des domaines qui paraissent futiles ou anodins — l'habillement est souvent perçu comme cela, mais aussi, par exemple, l'organisation d'un intérieur(*) ou le jardinage : des domaines où se lancer à la va-comme-je-te-pousse et au petit bonheur la chance semble normal compte tenu des enjeux considérés comme mineurs… Je ne suis bien sûr pas en accord avec cette conception des choses : l'habillement est notre deuxième peau — et l'on sait à présent combien cet organe est précieux — notre habitat notre troisième, et le jardin (ou le rebord de fenêtre), toujours une extension de nous-même et une interface entre notre intérieur et l'extérieur.
C'est pourquoi faire appel à un·e professionnel·le dans un de ces domaines est tellement riche en bénéfices. Pour ma part, disposant depuis quelques mois d'un jardin assez vaste, et assez vide aussi hormis quelques grands arbres, j'ai décidé de prendre des cours de jardinage et de faire appel à une paysagiste, pour me permettre de développer cet espace plein de potentiel et en profiter au maximum. Jusque-là, comme beaucoup d'amoureux·ses des plantes, j'avais pratiqué le jardinage en expérimentant par moi-même et avec l'aide de sources de documentation diverses. Mais j'étais restée cantonnée à la culture en pots sur terrasse et, avec un jardin de 750 m2, je suis passée dans une autre dimension, surtout compte tenu de mes envies et des exigences du terrain. J'ai eu tout de suite conscience aussi qu'il fallait que je trouve le moyen de ne pas perdre d'énergie. Car l'énergie, c'est du temps, de l'argent, et de l'enthousiasme, et tout cela est précieux.
J'ai choisi ma paysagiste — Raphaèle Caucino — en fonction de différents critères mais celui qui a prévalu est la possibilité de se faire accompagner dans l'autonomie : avoir des orientations, des propositions (de plans, de végétaux, de mobilier…), des conseils, mais avant tout développer un jardin qui va me ressembler, un jardin qui va m'apprendre des choses, la liberté de le développer à mon rythme (en concordance avec celui de la nature, bien entendu), et la fierté d'accomplir quelque chose de concret, qui se voit et que je peux partager.
Comme j'adore établir des parallèles et des analogies entre mon activité de coaching en image et d'autres professions, je me suis amusée à observer ce qu'il y a de commun ou de similaire entre mon approche, ma méthode et mes outils, avec ceux de ma paysagiste :
Beaucoup de proximité en termes de méthode et des outils visuels dans les deux cas… Mais surtout, une attitude identique : à chaque fois sont requises une expertise, une maîtrise de la matière, et une posture professionnelle marquée par l'écoute et l'adaptabilité.
La cerise sur le gâteau est que cette expérience me donne l'occasion de me retrouver dans la posture de la personne accompagnée et de vivre ce qui est plus ou moins confortable ou gratifiant dans ce type de démarche : prendre du recul, adopter un autre regard sur soi, acquérir de nouveaux repères et de nouvelles connaissances, découvrir la matière et les outils dans leur diversité et leus subtilités, s'engager rapidement dans l'action, se tromper, surmonter les périodes de découragement…
Par ailleurs, je me rends compte que mon regard sur certaines plantes ou certains agencements paysagers est en train de complètement évoluer : je me mets à apprécier des végétaux que je n'aimais pas du tout, parce que j'en perçois l'intérêt dans un ensemble, une composition, en fonction d'un contexte, et non plus d'un point de vue étroit. De même, lorsqu'on décide de changer sur le plan de son habillement, on modifie son regard sur les couleurs, on apprend à construire des tenues, on développe son style… et de fait, on dépasse là aussi certaines idées reçues ou un goût étriqué.
Quels que soient les domaines concernés et les objectifs, se faire accompagner demande de l'investissement (en temps, en argent, en travail), de l'expérimentation, et de la persévérance. Mais c'est totalement payant, et si gratifiant !